Vous parlez de l'AAH comme d'une allocation d'autonomie. Pour moi – cela vient de mon histoire –, l'autonomie consiste à pouvoir circuler partout quand on est en fauteuil roulant, entrer dans n'importe quelle infrastructure, apprendre dans une classe ordinaire, lire et écrire en braille. Et c'est ce à quoi nous œuvrons depuis quatre ans dans le cadre de la feuille de route de Sophie Cluzel. On n'a jamais fait autant en matière de handicap. Vous niez toute une partie du travail qui a été accompli ces quatre dernières années. Vous réduisez l'autonomie à une question d'allocation, de garantie de ressources, de prestation : ce n'est pas cela qui parle aux gens.
J'ai eu pendant trente-sept ans un papa handicapé et je peux vous dire que l'accessibilité n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui, que nous n'avions pas les facilités qui existent aujourd'hui. On a galéré ! Pensez à tout ce que nous avons fait pour les aidants, pour la PCH – et il reste de nombreux chantiers. Les aidants, la PCH, voilà des chantiers prioritaires, de même que l'adaptation de notre société à l'inclusion, que ce soit à l'école ou en entreprise, et la fin des discriminations.
Ce que propose le Gouvernement ici représente une très belle avancée dont je le remercie. C'est une étape, nous n'en avons pas fini, mais, en tout cas, je ne suis absolument pas favorable à la déconjugalisation.