Intervention de Annie Chapelier

Réunion du mardi 29 juin 2021 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier, rapporteure :

Elle constitue en effet un problème tout court. Les conseillers d'orientation sont là pour aider les élèves qui entrent au lycée à savoir quel métier choisir. Ils y ont trois ans, non pas pour les orienter définitivement, mais au moins pour les informer sur les métiers existants et sur les possibilités ouvertes. Je ne sais pas comment est conduite l'information sur les professions paramédicales dans les établissements, mais elle est visiblement insuffisante. Votre remarque sur les ergothérapeutes est très pertinente. Comme celle de pédicure-podologue ou de psychomotricien, l'ergothérapie est d'ailleurs une profession que l'on choisit généralement par défaut, lorsqu'on n'a pas réussi à obtenir une formation au « métier phare » d'infirmier. En effet, les élèves qui arrivent à 18 ans au bac ne connaissent pas l'ensemble des professions. Ces professions paramédicales, mal connues, sont alors placées en dixième choix, même si les étudiants sont ensuite satisfaits d'intégrer ces formations.

C'est pourquoi aussi il est nécessaire de simplifier ces filières. Il existe des milliers de BTS : comment un conseiller d'orientation pourrait-il informer les lycéens de l'existence de chacun d'eux ? De plus, un élève qui par exemple demandera comment devenir diététicien, métier qui commence à être connu, pourra se voir conseiller de devenir nutritionniste, métier qui demande moins d'études, alors qu'en fait les deux métiers souhaitent désormais être fusionnés. Par ailleurs, plusieurs diplômes et différentes études permettent de devenir diététicien, selon différents PASS en fonction des régions. Il s'agit donc d'un sac de nœuds, pour lequel un véritable toilettage est nécessaire.

Les conseillers d'orientation devraient également pouvoir signaler que les professions paramédicales sont très sollicitées, présentent des niveaux de recrutement très importants et permettront de trouver très rapidement et facilement un emploi. Avec les mesures de revalorisation des salaires et d'universitarisation que nous promouvons, il s'agit également de métiers qui offriront de véritables perspectives d'évolution de carrière. Universitariser le métier de psychomotricien permet, et permet seul, de continuer par exemple à évoluer après avoir exercé le métier de psychomotricien durant quinze ans. Même si cela ne relève pas de mes compétences, il me semble donc que les conseillers d'orientation devraient mettre l'accent sur ces professions, qui plaisent aux étudiants qui s'y forment, et surtout recrutent. Ces arguments me semblent plutôt attractifs.

Les kinésithérapeutes peuvent bien toujours passer par la voie PASS‑LAS, mais toutes les universités ne proposent cependant pas des places de kinésithérapeutes en PASS ou en LAS : il faut donc dans certaines régions passer par STAPS ou une licence de biologie pour devenir kinésithérapeute. La situation est donc très disparate sur les territoires. Une réingénierie qui se termine actuellement permettra cependant de valider les cinq années d'études des kinésithérapeutes en leur accordant le grade de master, donc une reconnaissance qui sera suivie d'une reconnaissance salariale et statutaire.

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