Intervention de Vincent Descoeur

Réunion du mercredi 7 juillet 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Descoeur, rapporteur :

Nos recommandations insistent également sur la nécessité de développer la recherche sur les maladies vectorielles à tiques et les troubles chroniques qui leur sont associés. Cet aspect ne figurait pas au centre de notre rapport parce qu'il a fait l'objet d'un rapport de notre collègue de la commission des finances, Véronique Louwagie. Il n'en demeure pas moins, selon nous, un aspect incontournable afin d'améliorer la prise en charge des patients. L'amélioration des connaissances scientifiques est capitale.

Des fonds importants sont débloqués actuellement pour la recherche en santé humaine, non seulement en France, mais également à l'échelle de l'Union européenne. Nous pensons qu'il est impératif qu'une partie de ce budget soit consacrée à améliorer les connaissances sur les maladies vectorielles à tiques.

Par ailleurs, nous préconisons de nous inspirer des recherches menées sur le « covid long » pour entreprendre des recherches sur les troubles chroniques associés à la maladie de Lyme. S'agissant du « covid long », des cohortes ont été créées et elles ont permis d'acquérir très rapidement une vision satisfaisante des troubles associés à cette pathologie. Nous pourrions procéder de manière identique pour les « patients Lyme », car une telle démarche serait très porteuse d'enseignements.

Nous appelons enfin à une remobilisation du ministère de la santé dans son ensemble afin de porter la mise en œuvre du plan Lyme et de produire un effort important de communication et d'information à ce sujet. Nous pensons aussi qu'il importe que les ARS assument davantage leur rôle dans ce domaine, et nous appelons à la désignation d'un pilote du plan Lyme dans chaque ARS, prioritairement dans les zones à forte densité de tiques.

Telles sont, en substance, les orientations de notre rapport. Nos recommandations découlent d'un constat de terrain, objectif et sans concession. Dans leur ensemble, elles ont d'ailleurs reçu un accueil très favorable des acteurs auprès desquels nous les avons évoquées, y compris le directeur général de la santé, avec qui nous avons récemment échangé.

Au regard de la crise sanitaire que nous avons traversée et que nous vivons encore, la problématique des « patients Lyme » peut sembler secondaire. Il n'en est rien. Les maladies vectorielles à tiques ne constituent pas une problématique anecdotique. Je vous invite à consulter la lettre rédigée par une équipe de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement qui figure en annexe de notre rapport. Elle montre que le changement climatique accentuera ces problématiques.

En outre, force est de constater que les tiques sévissent de plus en plus dans les zones urbaines, dans les jardins ou dans des parcs. Cette évolution doit nous interpeller, car il est prouvé que les tiques sont porteuses de nombreux éléments pathogènes. Il importe donc être vigilant sur cette question, dès lors que l'effort à fournir se révèle, somme toute, assez modeste au regard de son bénéfice, en mettant fin à l'errance de nombreux patients, une errance non seulement synonyme de souffrance, mais encore très coûteuse pour notre société.

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