La méthode choisie par notre collègue pour mener sa mission a permis une large concertation et des discussions décloisonnées qui, parfois, font défaut dans les instances de représentation alors qu'elles sont en pratique plus denses sur le plan local.
La question de la démographie médicale est prégnante et elle induit la nécessité d'organiser des coopérations afin de pallier des carences. Je ne suis pas certain qu'à l'horizon que vous évoquez, à savoir dix ans, nous disposions d'un plus grand nombre de médecins, en tout cas d'un nombre suffisant et d'un nombre suffisant là où ils seraient nécessaires. Dans mon département, la question de la démographie médicale et des déserts médicaux est essentielle. Dans les années 1990, l'écart entre l'espérance de vie d'un hyper‑rural et celle d'un hyper‑urbain s'élevait à deux ans ; actuellement, il est évalué à deux ans et deux mois. Certes, l'accès aux soins n'explique pas tout, mais il prend une part significative dans l'explication.
Selon vous, comment pourrions-nous articuler ces pratiques nouvelles avec des règles d'installation qu'il importe, à mon sens, de faire évoluer ? Nous avons, les uns et les autres, expérimenté une grande diversité d'incitations à l'installation dans ces déserts médicaux. Le groupe Socialistes et apparentés a formulé plusieurs propositions, notamment le conventionnement sélectif ou encore l'obligation, les cinq premières années, d'exercer dans des territoires déficitaires en médecins. Si nous n'apportons aucune réponse à la question de la démographie médicale, le reste, aussi utile soit-il, risque d'être inopérant.