J'ai écouté avec attention vos propos. J'ai mis du temps à comprendre le titre : « très protecteur mais peu efficient ». Si je comprends bien, cela veut dire : « c'est cher pour ce que c'est ». J'ai tendance à penser que le résultat n'est pas négligeable, même si je considère que le recours aux soins et la prise en charge demeurent insuffisants dans notre pays et que nous avons encore des progrès à faire en la matière.
Vous avez parlé d'interventions concurrentes de la sécurité sociale et des organismes complémentaires. Je pense qu'il s'agit plutôt d'une intervention conjointe. Nous pouvons discuter le bien‑fondé de cette vision, mais je ne crois pas qu'une forme de concurrence s'exprime à ce niveau.
Le modèle mutualiste a une histoire. Les caisses de secours et la participation à la prise en charge ont débouché sur la création de la sécurité sociale avec le maintien d'un monde mutualiste. Je suis frappé de voir que vous ne faites pas la différence entre les mutuelles d'un côté et les assurances privées de l'autre. Mais elles ne suivent pas le même modèle. Pouvez‑vous en dire plus ? Je m'intéresse par exemple au coût des dividendes parmi les surcoûts de 10 milliards d'euros que vous évoquiez – cette somme n'est d'ailleurs pas de l'argent public.
S'agissant des propositions que vous formulez, j'ai du mal à me retrouver sur l'idée qu'il faudrait plafonner et compresser les dépenses de santé, car je pense que nous sommes trop en dessous de ce qu'il faudrait faire. Je suis plutôt favorable au « 100 % sécu », mais avec un haut niveau de protection sociale. Un « 100 % sécu » avec un mauvais niveau de prise en charge ne règlera pas les problèmes. Quant à votre troisième proposition visant à accélérer la mise en concurrence, je ne pense pas qu'elle amènera de solutions aux problèmes que nous pouvons rencontrer.