Une troisième critique que nous avons pu entendre est que ces salles entretiennent le laxisme en matière de lutte contre la drogue et ses ravages.
« Ce n'est pas de l'encouragement, c'est juste du sauvetage », nous a confié un usager de la salle de Strasbourg. Promouvoir les SCMR ne veut pas dire qu'il faut abandonner la lutte contre le trafic de drogue et les autres volets de la lutte contre la drogue. Les SCMR sont loin d'être des zones de non-droit. Il n'y a pas d'immunité pénale autour des salles, seul le transport d'une quantité de produit destinée à une consommation personnelle par un usager se rendant à la SCMR peut être admis aux abords immédiats de la salle, dans un périmètre très restreint. Cela n'autorise donc en aucun cas le trafic.
Les deux SCMR nous ont rappelé l'importance d'une collaboration avec la police et ont même exprimé le besoin d'une présence policière renforcée autour de la salle, ce qui n'est malheureusement pas toujours suffisamment le cas. Les SCMR constituent par ailleurs un poste d'observation avancée de l'évolution des trafics, des produits et des pratiques. En effet, elles prélèvent notamment des échantillons de produits pour les analyser.
Enfin, la quatrième affirmation que nous avons pu entendre est que personne ne souhaite une salle de consommation à côté de chez soi.
La réalité est plus compliquée car personne ne souhaite non plus une scène ouverte de consommation de drogue en bas de chez soi. À Copenhague, une SCMR est issue d'une initiative de riverains. À Montpellier, un collectif de riverains milite également en faveur de l'ouverture d'une SCMR. Nous avons vu comment ces salles pouvaient permettre une amélioration de la sécurité et de l'ordre public. Les derniers sondages d'opinion sur le sujet nous ont d'ailleurs beaucoup surpris :
Évidemment, un sondage doit toujours être lu avec une certaine prudence, mais cela montre bien qu'il ne faut pas caricaturer l'état de l'opinion publique sur cette question.