Nous considérons que les SCMR constituent un dispositif incontestablement utile et efficace s'il est adapté au contexte local, et à condition qu'il s'inscrive dans le cadre d'une prise en charge plus globale de l'usager.
Si nous sommes convaincus, de façon transpartisane, de l'utilité et de l'efficacité de ces salles, nous considérons toutefois que ce dispositif ne peut être efficace qu'à deux conditions.
La première condition est que ces salles ne peuvent s'inscrire que dans une logique de parcours de soins et de prise en charge médico-sociale globale des usagers.
Cela vaut tout d'abord pour la conception de la salle. Les services offerts par la salle, la possibilité de se reposer dans ses locaux notamment, mais aussi d'y ouvrir des droits sociaux, de se soigner et surtout d'être hébergé (par la salle ou en lien avec la salle) sont fondamentaux et doivent être au cœur des projets.
Nous devons nous diriger vers des salles promouvant une prise en charge beaucoup plus intégrée, telle que ce qui est expérimenté aujourd'hui à Strasbourg. L'accent doit être mis sur cette prise en charge globale, en approfondissant les services sociaux offerts par les salles et les partenariats noués avec l'extérieur — notamment avec les professionnels de santé de ville avec lesquels les partenariats restent à ce jour insuffisants.
Surtout, nous ne devons pas non plus perdre de vue la réponse plus globale que les pouvoirs publics doivent apporter en matière de prise en charge de la toxicomanie. Il faut développer des lits en addictologie pour permettre le sevrage mais surtout, et c'est au moins aussi important, les lieux de postcure. Si l'usager retourne à la rue ou dans le même squat après sa cure, cela n'aura pas été utile. Or, les besoins sont aujourd'hui couverts de manière très insuffisante.