Le groupe La République En Marche suit avec attention les conclusions de la mission sur les SCMR. Nous saluons le soin des rapporteurs pour dépassionner ce débat afin d'effectuer un vrai travail d'évaluation transpartisan et aboutir à des recommandations efficaces.
L'enjeu des SCMR est de protéger les consommateurs de drogues des conduites à risques et limiter les atteintes à l'ordre public liées à la consommation de drogues sur la voie publique. Le rapport présenté propose une ligne équilibrée et médiane : la pérennisation plutôt que la généralisation sans limites des SCMR. Vous préconisez, pour leur mise en œuvre, ce qui semble être la bonne méthode, à savoir la prudence et la co-construction avec tous les acteurs.
Le modèle strasbourgeois me semble exemplaire de ce point de vue. Le choix du lieu pouvait en effet se prêter réellement à la mise en place d'une telle structure. La salle est très bien articulée avec les hôpitaux universitaires de Strasbourg et implantée intelligemment afin d'éviter trop de conséquences néfastes à courts ou moyens termes pour les riverains concernant l'ordre public. Il faut saluer Rolland Ries, ancien maire de Strasbourg, et Alexandre Feltz, son adjoint à la santé, qui se sont lancés dans l'expérimentation dès 2016, dans une démarche associant l'ensemble du tissu associatif et les autorités de l'État (et non contre elles).
Vous avez évoqué les résultats positifs de ces salles en matière de réduction des risques pour les consommateurs et d'amélioration de leur santé. J'aimerais vous entendre sur la place de ces salles dans le combat plus large pour permettre aux consommateurs de drogues de se libérer de leur dépendance. Le fait de pouvoir créer une relation de confiance avec les consommateurs, majoritairement des personnes sans domicile fixe ou dans la précarité, peut être une étape essentielle dans le long processus de sortie du monde de la drogue. Avez-vous des éléments à partager, en France ou à l'étranger, sur la contribution effective des salles pour réduire la dépendance aux drogues. Quelle pourrait être leur contribution dans le cadre d'une politique plus globale ?