Merci. Je félicite à mon tour Stéphane Viry et Caroline Janvier pour ce travail de fond objectif. Je comprends que cette expérimentation aussi attendue que décriée répond à un quadruple objectif : réduire les risques, mettre en place un programme de sevrage, permettre l'accès au droit et réduire les nuisances dues à la consommation de drogue.
Toutefois, je perçois une certaine antinomie dans la mesure où de plus en plus d'initiatives et de projets sont mis en place pour sensibiliser les jeunes concernant les addictions tandis que les SCMR permettent à terme de pérenniser la consommation de drogues — même si j'entends que le but est d'encourager les usagers à rejoindre une filière de soin. Les SCMR entretiennent donc une forme de dépendance et banalisent la consommation de drogue dans l'esprit des populations. Comment permettre que la consommation de substances illicites ne soit pas banalisée, notamment auprès de notre jeunesse, d'autant plus sachant qu'une immunité pénale a été déclarée pour les consommateurs au sein de ces salles ?
Ces salles doivent bien sûr s'inscrire dans une logique de parcours de soin et de prise en charge médico-sociale globale. Je serais assez favorable à une prolongation de cette expérimentation en la faisant évoluer et surtout en développant, sur le modèle de Strasbourg, une prise en charge élargie, avec le développement d'activités culturelles, d'hébergement temporaire et de randonnées car je pense que, dans cette politique publique de prise en charge de la toxicomanie, nous nous devons de développer l'amont et l'aval (les lits d'addictologie et les lieux de postcures notamment). Les besoins sont aujourd'hui couverts très insuffisamment. Un acte du PLFSS 2022 pourrait porter sur l'augmentation des moyens dédiés à l'amont et à l'aval.