J'ai été ministre des transports au début de ce quinquennat, ce qui m'a souvent donné l'occasion d'échanger avec les représentants des VTC et des livreurs. J'imagine que vous en avez rencontré mais figurez-vous que moi aussi, tout comme les experts que nous avons nommés, M. Frouin et M. Mettling. Lorsque je vous dis que nous menons des concertations, ce ne sont donc pas des paroles en l'air. La meilleure façon de savoir ce que ces travailleurs pensent, c'est de leur permettre de s'exprimer et de voter.
Ensuite, je trouve un peu surprenant que vous nous expliquiez qu'il vous appartient de faire le bonheur des travailleurs contre leur volonté. Si vous considérez que le dialogue social n'a pas sa place dans le pays, je pense radicalement le contraire !
Pour répondre à M. le député Vallaud, je ne me satisfais pas de la situation d'un certain nombre de livreurs à vélo. Ce n'est pas le modèle des plateformes qui est en cause en tant que tel, mais la sous-traitance illégale, qui n'est pas suffisamment bloquée sur un certain nombre de plateformes. C'est bien le sens de la réunion que j'ai organisée avec les plateformes de livraison au mois de juillet ; je les ai revues encore il y a quelques jours. Avec Jean-Baptiste Djebbari et Gérald Darmanin, nous prenons ce sujet à bras-le-corps : nous souhaitons empêcher la sous-traitance en cascade, par laquelle un supposé livreur connecté à la plateforme sous-traite à des travailleurs totalement exploités et qui, au bout du compte, ne touchent que 30 % du prix de la course. Je serai donc extrêmement vigilante à ce que la sous‑traitance en cascade, qui sert à exploiter des personnes vulnérables, soit proscrite sur ces plateformes. Mais c'est un autre sujet.