Le problème tient à la base sur laquelle nous discutons, car vous avancez des statistiques qui servent de justification aux mesures que vous proposez. Maintenant que nous en connaissons la source, notre regard sur ces chiffres n'est plus le même. Vous ne pouvez pas les utiliser comme bon vous semble. Ce n'est pas sérieux.
Vous avez déclaré, madame la ministre, que le droit social était le fruit du dialogue social ; il est surtout celui d'un rapport de force. Ce sont les mobilisations du mouvement ouvrier qui, au cours de notre histoire, ont construit les progrès du droit ; certes, des décisions politiques les ont parfois gravés dans la loi par la suite, mais ils sont le résultat d'une construction complexe, collective. Vous nous dites que le projet de loi est une nouvelle avancée sociale. C'est là que réside notre désaccord : nous estimons au contraire qu'il poursuit le détricotage du droit social.