Quand j'étais petit, je ne portais pas de lunettes. J'ai fait tous les dépistages prévus. Lors de mon premier rendez-vous chez un ophtalmologue, il a découvert que j'avais un strabisme divergent : il m'a envoyé chez un orthoptiste qui m'a guéri. Voilà un cas où il faut pratiquer le « en même temps » ! Les compétences des deux professions sont complémentaires, et leur coopération donne de bons résultats. Certains freins en la matière devraient d'ailleurs être levés : les contrats de coopération sont conclus pour trois ans et ne sont pas renouvelables, ce qui est trop limitatif.
Surtout, il faut se garder d'opposer les uns aux autres, au risque de voir perdurer les déserts médicaux. À cet égard, il ne faut pas perdre de vue que l'objectif est d'améliorer l'accès aux soins visuels. Or l'article 40 ne garantit aucunement une installation des orthoptistes dans les déserts médicaux. D'ailleurs, les orthoptistes sont beaucoup moins bien répartis sur le territoire que les ophtalmos. Pour le diagnostic, le dépistage et la prévention de maladies telles que le cancer de l'œil, la pression oculaire élevée, le glaucome ou encore la DMLA, les compétences des ophtalmologistes sont nécessaires sur l'ensemble du territoire. C'est un enjeu fondamental de santé publique.