L'ANSM est chargée, entre autres, de la surveillance des effets indésirables des médicaments, y compris ceux des vaccins. Le rôle de l'agence est donc considérable dans la période actuelle. Or l'ANSM a été condamnée à plusieurs reprises au cours des dernières années, dans le cadre des affaires dites du Mediator, de la Dépakine et du Levothyrox. On lui a en effet reproché de ne pas avoir retiré du marché ces médicaments après les premières alertes, d'avoir mal informé les patients exposés à des risques et même d'avoir pratiqué la rétention d'informations. Quelles mesures entendez-vous mettre en œuvre, dans le domaine de la déontologie, pour prévenir les conflits d'intérêts, qui ont contribué aux scandales sanitaires ? L'EMA a déjà été pointée du doigt pour des conflits d'intérêts significatifs. Une évaluation indépendante pourra-t-elle être mise en place en France à travers l'ANSM ou la HAS ?
Pour remédier à la pénurie de médicaments, qui augmente considérablement, mon groupe défend l'allongement de la durée de stockage obligatoire pour les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur. Il faudrait la porter de deux à quatre mois, comme l'avait décidé l'Assemblée nationale avant que le ministère des solidarités et de la santé rétropédale. Si vous êtes nommée à la tête de l'ANSM, ferez-vous pression pour que l'on rétablisse des stocks de quatre mois ?
Deux études récentes, l'une émanant de l'UFC‑Que Choisir et l'autre de l'émission « Complément d'enquête », ont mis en évidence la création artificielle de pénuries par les laboratoires pharmaceutiques afin de faire monter les prix. Ainsi, les médicaments en tension sont pour l'essentiel des produits anciens, peu chers et donc peu rentables pour les laboratoires. Nous défendons la mise en place d'un pôle public du médicament, pour que notre système de santé soit soustrait au chantage des grands groupes pharmaceutiques et que nous retrouvions notre souveraineté sanitaire. Si vous êtes nommée à la tête de l'ANSM, ferez-vous pression en ce sens ?