Le travail autour des traitements et des vaccins du covid se fait dans la collaboration la plus totale entre les différentes agences et institutions, dans une ambiance extrêmement fructueuse de partenariat et de collaboration ; je tiens à en remercier mes collègues.
Dans le domaine des médicaments, comme pour le covid en général, la situation évolue rapidement avec d'une part des nouveaux médicaments, et c'est tant mieux, mais d'autre part l'arrivée des variants qui, parfois, module leur activité.
Vous connaissez tous, puisque vous l'avez votée, la réforme de l'autorisation d'accès précoce par laquelle la Haute Autorité de santé (HAS) et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) se prononcent très rapidement pour des produits innovants pour des maladies graves. Cette collaboration avec l'ANSM se passe également très bien puisque, pour les produits covid, notre délai d'instruction était le mois dernier de dix‑neuf jours en moyenne après dépôt du dossier par l'industriel. Vous voyez donc que nous agissons extrêmement vite pour donner accès à ces traitements.
Quelle est la situation aujourd'hui ? Pour simplifier, il existe trois grandes classes de traitement qui sont les anticorps, les antiviraux et les traitements anti‑inflammatoires. Ce sont des traitements soit préventifs soit curatifs.
Nous disposions de trois anticorps. Le premier est celui d'Eli Lilly, qui a perdu ses indications. Le deuxième est le ronapreve, qui avait des indications à la fois en préventif après exposition et en curatif mais qui a perdu son activité sur le variant omicron ; il reste utile pour les patients atteints de delta ou qui ont été exposés à un cas identifié comme delta. Le dernier est l'anticorps d'AstraZeneca, utilisé en intramusculaire en prévention préexposition ; nous n'avons pas de données sur le cas post‑exposition pour l'instant. Il s'adresse à des patients à risque sévère ou qui répondent mal à la vaccination.
Aujourd'hui, nous avons donc perdu un certain nombre de molécules efficaces. En revanche, le collège de la HAS se prononce demain sur un autre anticorps, le sotrovimab de GSK, qui est utilisé en curatif pour des personnes à risque de forme sévère. Sans trop dévoiler de secret, il s'annonce bien et les doses seront disponibles en France fin janvier ou début février.
Pour ce qui concerne les antiviraux, le remdesivir a quelques indications à l'hôpital mais très peu. Le monulpiravir n'a pas eu d'autorisation d'accès précoce en raison des résultats de l'étude présentée. Nous attendons le paxlovid pour lequel un début de dossier a été déposé mais le dépôt complet du dossier aura lieu demain. Nous le traiterons évidemment au plus vite. L'avis de l'ANSM sur le bénéfice-risque est attendu lundi 10 janvier et l'avis du collège le 20 janvier. Les doses ne seront pas disponibles avant la fin du mois de février.
Enfin, il existe des anti‑inflammatoires connus, utilisés dans d'autres indications, en particulier en rhumatologie, comme la dexaméthasone et les inhibiteurs des interleukines. Ils peuvent être utilisés et le sont à ce jour.
Pour résumer, nous aurons en curatif assez vite le sotrovimab et, en prophylaxie préexposition, nous avons l'evusheld en intramusculaire en attendant le paxlovid. Des traitements existent donc. Ils sont évolutifs mais, pour la période du mois de janvier, nous n'avons pas grand‑chose.