Une augmentation de 15 % du SMIC est ambitieuse, mais pas disproportionnée. D'abord, le salaire minimum a déjà connu des hausses importantes. En 1981 notamment, il avait été revalorisé de 10 %. Ensuite, contrairement à ce qui a été dit, il n'y a pas eu récemment de revalorisation du SMIC : sa hausse est le résultat mécanique de l'indexation sur l'inflation et l'indice des prix à la consommation. Le SMIC n'a bénéficié d'aucun « coup de pouce » depuis 2012. Une forte hausse est donc nécessaire pour permettre aux travailleurs modestes de vivre dignement de leur travail.
Plusieurs pays, notamment l'Espagne et l'Allemagne, se sont engagés dans la voie d'une revalorisation ambitieuse de leur salaire minimum.
Par ailleurs, certains secteurs en mal d'attractivité proposent des revalorisations très ambitieuses de leurs grilles salariales. Certes, les négociations n'ont pas encore abouti, mais les chiffres avancés sont supérieurs à la hausse que nous proposons dans ce texte.
Les effets négatifs d'une augmentation du SMIC sur notre économie ne seraient certainement pas aussi massifs que certains le prétendent. Du reste, ils ne sont pas documentés : il n'y a pas d'étude récente témoignant, dans plusieurs pays, de tels effets.
Enfin, le Gouvernement a certes pris des mesures pour limiter l'impact de la hausse des prix, mais elles ne constituent pas des éléments de rémunération. Cela ne répond pas aux souhaits des Français. Si vous poursuivez dans cette voie, nous aurons demain des retraités pauvres comme nous avons des salariés pauvres, car ces aides n'entrent pas dans les cotisations.
Certains ont toutefois évoqué, et c'est écrit dans l'exposé sommaire de l'amendement, le fait que le contexte actuel amène les partenaires sociaux à renégocier les salaires. Je les remercie de l'avoir fait et les invite à voter au moins en faveur de l'article 2, qui incite à une revalorisation globale par la négociation.