Il n'a sans doute jamais été aussi difficile de tracer un destin optimiste pour nos finances sociales. En ce sens, le HCFiPS appelle les pouvoirs publics à se doter d'une boussole stratégique pour rétablir les comptes dans les dix ans, démarche que mon groupe a toujours défendue. En effet, on ne peut pas continûment délivrer des prestations sociales à crédit.
La dette supplémentaire liée au covid a atteint 230 milliards d'euros à la fin de l'année 2021, dont 65 milliards pour la sécurité sociale, qui seront probablement repris un jour. Qu'en est-il de leur éventuel cantonnement ?
Le HCFiPS nous appelle à repenser nos priorités : il considère que l'urgence doit être donnée à la réduction des déficits, non au remboursement de la dette. Qu'en pensez-vous ? Vous avez affirmé qu'il ne fallait plus augmenter les cotisations sociales, qui constituent la plus grande part des recettes. Dès lors, il faut réaliser des économies. Où, selon vous ?
J'en viens à un sujet classique : le vieillissement de la population, qui pèsera sur la trajectoire de nos finances sociales et de nos retraites. Entre 2020 et 2030, le nombre de personnes âgées de 75 à 84 ans augmentera de plus de 50 %. La position de votre gouvernement reste incertaine sur la réforme des retraites. Dans quelle direction souhaitez-vous aller ? Il serait temps de clarifier vos choix pour permettre aux citoyens de trancher démocratiquement sur l'avenir de notre système de retraite.
Vous espérez un retour à l'équilibre d'ici à 2031. Il s'en passera des choses d'ici là ! Même si cette hypothèse se vérifie, un problème demeurera non résolu : le HCFiPS rappelle que cela n'évitera pas la constitution d'une nouvelle dette hors CADES, dont le montant cumulé est estimé à environ 61 milliards d'ici à 2030. La dette sociale atteindra alors 300 milliards au total, chiffre que vous avez indiqué tout à l'heure. Quelles réponses pouvez-vous apporter à cette situation ? Comment sortir du cercle vicieux de la dette sociale ?
Derrière la question du retour à l'équilibre se pose le problème des recettes. Notre groupe vous appelle à être très vigilants sur les exonérations de cotisations et les niches sociales. La Cour des comptes estimait leur montant total à 90 milliards d'euros. Où en sommes-nous à présent ? Disposez-vous de chiffres actualisés ? Avez-vous des propositions pour les réduire ? Si les exonérations peuvent être utiles, leur multiplication finit par remettre en cause la logique contributive des branches et, in fine, par fragiliser notre système de protection sociale.