Intervention de Jean-Christophe Romersi

Réunion du mercredi 2 février 2022 à 14h15
Commission des affaires sociales

Jean-Christophe Romersi, directeur général France du groupe Orpea :

Certains parmi vous me connaissent puisque nous avons eu l'occasion de nous rencontrer lors de sessions de travail avec le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (SYNERPA). Avant tout, je souhaite vous dire pourquoi des milliers de personnes, moi-même, faisons ce métier : pour des raisons intimes, familiales, et par conviction.

Je ne suis pas un directeur général issu d'une grande école. Je suis entré dans le groupe Orpea il y a plus de quinze ans en tant que directeur‑adjoint dans un établissement, puis je suis devenu directeur, directeur de coordination et directeur régional. J'ai d'abord observé l'ensemble de nos métiers auprès de nos résidents, à qui nous devons respect et humanité.

Nous sommes certes très choqués par ce livre mais il s'agit d'abord de comprendre l'émoi des familles, des résidents, des salariés et de l'ensemble de la population. Ce qui y est décrit ne fait pas l'objet d'un « système ». Certaines choses ont pu se produire mais elles relèvent de l'« humain », de l'erreur. Il n'y a aucune volonté manifeste, aucun système organisé qui aboutiraient à un fonctionnement déshumanisé. Cela serait aux antipodes de ce que nous prônons depuis des années.

Nous sommes confrontés à un enjeu sociétal et démographique inédit auquel toute la collectivité, les pouvoirs publics, politiques, les autorités de réglementation compétentes, les différents acteurs doivent se préparer. Il s'agit d'accompagner le vieillissement de la population, la grande dépendance, des charges de soins de plus en plus importantes avec l'allongement de la durée de la vie mais, aussi, d'individualiser le plus possible la prise en charge, d'améliorer la prévention afin de maintenir le plus possible les personnes à domicile, d'accroître le contrôle et la transparence. Dès 2008, avant même les recommandations de l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico‑sociaux (ANESM), nous avons été volontaires pour certifier nos établissements à partir de référentiels externes. Nous avons suivi les préconisations de l'ANESM et, dans le cadre du travail engagé avec la Haute Autorité de santé (HAS), nous appelons de nos vœux la plus grande transparence ainsi que l'application de recommandations homogènes pour l'ensemble du secteur.

C'est l'« humain » qui compte et c'est lui qui me fait me lever, chaque matin, depuis quinze ans. On parle de « bénéficiaires à domicile », de « résidents en EHPAD », de « patients », mais il est d'abord question d'êtres humains et notre travail consiste à accompagner le parcours de chacun.

Nous sommes profondément investis pour répondre à toutes les interrogations, dans la plus grande transparence.

Nous avons fait part il y a deux jours du nom des cabinets chargés de l'évaluation et de l'audit mais nous avons annoncé nos intentions bien plus tôt. Nous avons rencontré Mme la ministre déléguée et nous sommes prêts à ouvrir grand nos portes, à expliquer clairement nos modes de fonctionnement. Nous avons une direction qualité et une direction médicale depuis 2001 qui ne participent pas de la ligne des opérations, précisément afin de maintenir un avis extérieur. Nous avons apporté plusieurs éléments de réponse au ministère, que nous tenons à votre disposition, mais ce n'est qu'un début.

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