Intervention de Philippe Charrier

Réunion du mercredi 2 février 2022 à 14h15
Commission des affaires sociales

Philippe Charrier, président‑directeur général du groupe Orpea :

Qu'en est-il des dividendes ? En 2018, un actionnaire a reçu 1,20 euro par action ; en 2019, il n'a rien perçu et, au titre de 2020, il a reçu 90 centimes.

Si le cours de notre action en bourse est beaucoup plus élevé que celui de l'action de groupes comparables, c'est parce que notre groupe est celui qui a la dimension internationale la plus importante, dans le domaine qui est le nôtre – et qui ne se limite pas aux EHPAD. Plus de la moitié de nos établissements et de nos collaborateurs se situent hors de France ; nous sommes présents dans vingt‑trois pays, de l'Amérique latine jusqu'à la Chine. Notre croissance est très vigoureuse car la qualité de nos services est jugée suffisante. Pour ce qui est de notre activité EHPAD, nous possédons 230 établissements en France, soit 3 % de l'ensemble des établissements de ce type implantés sur le territoire. Cette activité n'est pas la composante majeure de nos résultats ; nous avons d'autres activités, notamment des cliniques, qui ont fait l'objet d'un rapport très favorable de la Cour des comptes : lisez‑le !

Par ailleurs, les résidents qui arrivent dans nos EHPAD sont, il faut le dire, de plus en plus désorientés. Là est, selon moi, l'enjeu essentiel : les personnes sont accueillies dans les établissements à l'âge de 85 ou 86 ans et ont besoin de plus en plus de soins.

J'en viens aux RFA. Nos fournisseurs achètent, s'ils le souhaitent, des prestations de services. Je pense, par exemple, à la capacité de sortir des frontières françaises : grâce à nous, ils peuvent s'internationaliser, et c'est un atout majeur pour notre pays. En 2020, nous avons eu un peu de remises de fin d'année, mais uniquement pour l'aspect résidentiel. Pour ce qui est des prestations de soins remboursées par le public, ce sont des prestations de service.

Eu égard aux allégations contenues dans le livre, j'ai voulu savoir à quel niveau se situait le coût d'une couche – pardon : d'une protection jetable – pour les organismes qui nous financent. Eh bien, le prix facturé, en quelque sorte, aux autorités de santé est inférieur de 45 % au meilleur prix trouvé sur internet. Par ailleurs, on nous reproche de limiter le nombre de couches à trois par jour. Non ! À Neuilly, par exemple, il était de 4,6 en 2020 et de 5,4 en 2019. Bien évidemment, on ne les compte pas. On n'a jamais refusé une commande de protections. Il est certain que si un fournisseur est en rupture de stock ou si la commande arrive dans l'après‑midi plutôt que le matin, il peut exister de petits différentiels.

Beaucoup de questions concernent M. Yves Le Masne. Je serai très direct. Pourquoi n'est‑il plus notre directeur général ? Le conseil d'administration a estimé que le livre, que nous avons reçu très tardivement, contenait tellement de choses que nous avions l'obligation fiduciaire de tout contrôler. Les pratiques, nous les connaissons : je me rends dans des EHPAD tous les jours. Prendre soin de personnes dépendantes – non pas pour de l'argent, mais à titre caritatif –, c'est l'engagement de toute ma vie. Néanmoins, nous avons souhaité que des enquêtes indépendantes soient menées et recruté à cette fin deux cabinets, parmi les meilleurs au monde. Or vous connaissez les prérogatives d'un directeur général : c'est le patron. Son maintien n'était pas compatible avec ces deux enquêtes que nous voulons totalement indépendantes. Mais cela ne présage en rien d'une éventuelle responsabilité de M. Le Masne : nous attendons les rapports, qui engagent de grandes signatures, et dont je m'engage à vous présenter le contenu.

J'en viens à la question des rémunérations. Dans une entreprise internationale comme la nôtre, dont les actionnaires sont très souvent internationaux, la gouvernance comporte un comité de rémunération et de nomination qui a pour responsabilité de fixer la rémunération du directeur général. Celle-ci dépend d'objectifs très précis – lesquels ne sont pas uniquement financiers : je pense à la responsabilité sociale et environnementale (RSE) et à des objectifs de qualité –, mesurés avec le plus grand soin et vérifiés par nos commissaires aux comptes. M. Le Masne percevra‑t‑il 2,6 millions d'euros ? Le conseil d'administration a décidé d'attendre le résultat des enquêtes extérieures avant de se prononcer sur sa rémunération.

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