Deux raisons me semblent l'expliquer. La première est que pour un certain nombre de nos partenaires, le bras de fer avec nos grands partenaires commerciaux, les États-Unis et la Chine, est peut-être moins spontanément envisagé qu'en France. Nous l'avons vu dans quelques sujets un peu comparables. Un certain nombre d'États membres craignent que ces sujets contentieux avec les grands partenaires commerciaux entraînent des rétorsions commerciales ou menacent leur position commerciale dans ces pays. C'est, à mon avis, l'une des raisons. Leurs arbitrages sont différents des nôtres sur ces sujets, nous empêchant d'avoir des positions communes.
Une deuxième raison plus fondamentale, que l'on retrouve sur tous ces sujets de souveraineté numérique, est que les autres États membres et leurs entreprises sont moins sensibles aux questions de confiance dans le numérique et de protection des données. Ces sujets existent évidemment mais sont, me semble-t-il, perçus comme moins critiques qu'en France.
Il me semble que ces deux raisons, l'une tactique et l'autre plus fondamentale, expliquent que, malgré une progression, il reste un grand effort de conviction à produire au niveau européen pour rallier la Commission et les États membres à nos positions.