Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mercredi 13 décembre 2017 à 15h00
Orientation et réussite des étudiants — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Le groupe La France insoumise va évidemment voter contre ces amendements, mais qu'on se comprenne bien – et j'invite le rapporteur à y attacher de l'intérêt pour y parvenir – : nous sommes contre parce que nous sommes contre les voeux et leur hiérarchisation. Vous venez vous-même d'en décrire des effets pervers, monsieur le rapporteur, et, madame la ministre, vous abondiez dans son sens : ils sont le résultat du système lui-même. À partir du moment où il y a de la rareté, toutes sortes de commerce se construisent autour de l'accès à cette rareté. Je me souviens, par exemple, de la validation des acquis de l'expérience, qui était devenue en soi une qualification sur laquelle des entreprises prospéraient en l'ayant transformée en un véritable examen.

En l'occurrence, nous sommes partisans de la liberté de choisir dans quelle direction, dans quelle université aller. Car la liberté d'étudier ce qu'on a choisi, c'est la liberté de choisir sa vie ! Il faut tout de même se rendre compte que c'est de cela qu'on parle. Un jeune choisit sa vie en choisissant telle ou telle voie d'études ; il la complète en cours de route, parfois en en modifiant la trajectoire. Un collègue nous a donné tout à l'heure le nombre des échecs dans les trois premières années et celui des étudiants qui sortent sans qualification ; ils ne correspondent pas ! C'est bien que nos jeunes parviennent, dans leur parcours, à définir la direction qu'ils prennent.

Je rappelle que le baccalauréat n'est pas une évaluation en cours de route, une étape sympathique entre gens qui se comprennent. Je le dis sans agressivité envers personne. J'essaye de faire comprendre notre vision de l'éducation nationale. Le baccalauréat est le premier grade universitaire. Il instaure des droits, d'une part, en donnant accès à un mode de rémunération dans les conventions collectives, d'autre part, en donnant la liberté de choisir son enseignement supérieur. C'est tout cela que le Gouvernement est en train de remettre en cause. Comprenez donc pourquoi nous y mettons de la passion ! Ce n'est pas contre vous ; nous sommes absolument persuadés que vous cherchez à faire le mieux. Mais c'est ainsi que nous voyons les choses : baccalauréat égale droit de classement dans les conventions collectives et droit d'entrée dans l'enseignement supérieur.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.