Intervention de Arthur Bataille

Réunion du jeudi 14 janvier 2021 à 9h30
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Arthur Bataille, président de Silicom, fondateur de Seela :

M. le rapporteur, vous avez précédemment utilisé le terme de « diffusion ». Je défends avec ferveur la qualité de notre industrie et de nos ingénieurs français. Néanmoins, en matière numérique, nous nous confrontons à une évolution extrêmement rapide des techniques à l'œuvre. Elle s'accélère sans cesse, au service d'un monde lui-même en perpétuel changement. Les principes, les procédures et les moyens de la sécurité des systèmes d'information qui étaient valables trois ans plus tôt sont déjà révolus. La problématique de la sécurité informatique n'est pas récente. La première attaque sur un réseau en ligne remonte à 1989.

Notre difficulté consiste donc à adapter rapidement nos programmes pédagogiques à la réalité, aux outils et aux enjeux. Je réitère que la formation en alternance présente ici un avantage certain. S'effectuant en entreprise, elle imprègne les étudiants de cette réalité, de ces outils et enjeux actuels.

Par ailleurs, je ferai état du danger de la précipitation de la commande publique. La nécessité de bénéficier d'une solution à brève échéance conduit à pencher vers la solution la plus aisément accessible. Vous avez mentionné la question du chiffrement des données. Ses enjeux s'avèrent complexes et souvent peu maîtrisés techniquement. Thomas Baignères, fondateur et président de l'entreprise Olvid, pourrait en témoigner. La clé de chiffrement n'offre pas une sécurité absolue. La détenir en exclusivité ne donne pas l'assurance d'une parfaite sécurisation des données et de leur inaccessibilité par un tiers.

Je partagerai avec vous une anecdote personnelle. L'un des responsables informatiques de l'entreprise que je dirige, qui en a élaboré tout le réseau intermédiaire, a pu un temps penser que l'intégralité de nos données étaient cryptées du fait qu'elles ne circulaient que selon un mode binaire, en interne entre nos différents sites.

Dans les débats qui nous animent, le constat reste le même, quoique à une échelle bien supérieure. Les techniques actuelles ont pris une envergure telle que nous n'en maîtrisons la portée ni la façon dont elles sont utilisées.

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