Intervention de Louise Bautista

Réunion du jeudi 14 janvier 2021 à 9h30
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Louise Bautista, TheGreenBow :

Je souhaite à mon tour vous en soumettre cinq autres.

Générale, la première invite à passer des paroles aux actes. Nous entendons de nombreux propos fort intéressants. Il s'agirait de les mettre, au moins pour une partie d'entre eux, en pratique. La présente table ronde se déroule par visioconférence. Je note qu'il nous faut à cette occasion utiliser l'application Zoom, une application américaine. Or, utiliser un outil de visioconférence souverain ne relève pas de l'impossible, ni seulement du très difficile. En France, des entreprises certifiées par l'ANSSI, comme Tixeo ou Private Discuss du groupe lyonnais PIMAN, le permettent sans rien céder sur la qualité du service.

La deuxième reprend l'une des premières idées que j'ai précédemment présentées. Elle concerne la création d'une instance de contrôle. Celle-ci aurait pour fonction de faire respecter, sous peine d'amende, l'obligation de certification des produits, ainsi que l'application de la mention « Spécial France » lors des appels d'offres. La proposition suppose de légiférer. La perception du montant des amendes serait susceptible de compenser la dépense liée au budget à consacrer à la nouvelle structure.

La troisième proposition revêt un caractère social. Lorsque j'observais que nous disposons en France des compétences utiles en matière de cybersécurité, j'omettais de signaler qu'elles n'offrent pas exactement l'image d'un modèle de mixité. De fait, les femmes ne représentent qu'environ 11 % de l'effectif total de la filière en France. À un stade décisif, nous nous passons fâcheusement d'un réservoir de talents supplémentaires. Certains pays asiatiques ou Israël ont lancé de vastes initiatives destinées à attirer un nombre plus élevé de femmes vers les métiers de la sécurité. Nous serions bien inspirés de les imiter dans cette voie.

Une quatrième proposition a trait à la sensibilisation à la cybersécurité et aux enjeux d'autonomie stratégique ou de souveraineté numérique, non seulement des établissements d'enseignement supérieur et des professionnels, mais encore des élus, aussi bien locaux que nationaux. Constatant que Google a engagé des initiatives en ce sens à l'attention des PME, je précise plaider en faveur d'une sensibilisation par un ou plusieurs opérateurs français.

Enfin, à la suite d'une tribune publiée à ce sujet, la cinquième proposition que je porte défend la création d'un ministère du numérique. Elle semble recueillir le consensus des acteurs français du secteur. Ni un secrétariat d'État ni une direction interministérielle ne suffisent. À l'approche de la présidence française de l'Union européenne, se doter d'un ministère de plein exercice prendrait de plus valeur d'exemple.

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