Intervention de Nadi Bou Hanna

Réunion du jeudi 21 janvier 2021 à 11h00
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Nadi Bou Hanna, directeur interministériel du numérique :

Nous sommes obligés d'appliquer le principe de réalité et de composer avec les solutions présentes. De réels déséquilibres existent. Par exemple, deux systèmes d'exploitation (OS) dominent outrageusement le marché des smartphones – ils sont tous deux portés par des éditeurs américains. Le marché de la microinformatique et de la bureautique est également dominé à plus de 90% par un acteur, Microsoft. Le marché de la recherche sur Internet est dominé par un seul acteur, Google. Cela est la réalité.

Mon rôle au sein de l'État est de garantir que des solutions alternatives puissent émerger et se développer. Je prendrai l'exemple du moteur de recherches. Avec l'accord du gouvernement, j'ai mis en place une règle par défaut qui veut que l'ensemble des agents de l'État soient équipés, sur leur ordinateur et leur smartphone professionnels, d'un moteur de recherches alternatif, en l'occurrence Qwant, car celui-ci garantit mieux que les autres l'anonymat des recherches des agents publics et une certaine forme de neutralité du web.

Nous appliquons la même logique s'agissant des solutions de continuité de service. L'État a déployé, en partenariat avec une start-up franco-britannique, une solution de messagerie instantanée sécurisée, dont le code est ouvert, et nommée Tchap. Cette solution est utilisée par plus de 200 000 agents.

Nous poursuivons la même logique s'agissant des outils de visioconférence. Nous avons recours à des plateformes alternatives, soit commerciales, soit open-source, qui fonctionnent bien.

Nous travaillons également avec des PME françaises s'agissant des outils collaboratifs. Deux projets, Osmose et Resana, ont été lancés pendant la crise sanitaire et sont aujourd'hui utilisés au quotidien par plus de 100 000 agents publics. Le rôle de ma direction est de faire émerger des solutions et de les partager largement au sein des agents.

Cela n'est donc pas une fatalité – il n'existe pas uniquement les suites très intégrées, portées par de grands éditeurs américains, que vous mentionniez. L'usage de solutions alternatives nécessite certes davantage d'énergie, car il faut intégrer ensemble ces briques, mais il est possible. Et si cela est possible, nous le faisons.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.