Je suis tout à fait d'accord. La force des acteurs américains est d'offrir un tout : l'infrastructure, la plateforme et le SaaS. Cela permet à certaines entreprises de rationaliser leur schéma directeur, de prévoir les intégrations, de faciliter la construction et le move to cloud d'un certain nombre de processus. Au départ, les entreprises privées ont fait des choix de cloud département par département. La présence de multiples acteurs cloud à l'intérieur d'une entreprise peut engendrer des problématiques de sécurité, de transmission de données, des problèmes légaux. Il existe un besoin de rationaliser, en termes tant de sécurité des données, de souveraineté, que de flux entre les différents départements des entreprises. Peu d'acteurs en Europe peuvent fournir ce type d'offre, cette gamme de services pour les entreprises privées. Il faudra que l'Europe décide d'investir pour créer l'« Airbus de la technologie » avec des sociétés capables de fournir un plus grand nombre de services.
Aujourd'hui, en tant qu'acteur américain, Oracle est positionné sur Cercle 3. Nous faisons partie des éditeurs qui peuvent proposer des solutions de confiance pour un certain nombre de collectivités et d'acteurs publics. Le Cercle 2 est un autre niveau de sensibilité. Que fera le Gouvernement au niveau du Cercle 2 ? Se rapprochera-t-il de Gaia-X ? Quels seront les critères établis ? Étant donné la sensibilité des données, nous ne nous positionnerons jamais, en tant qu'acteur américain, sur Cercle 1. En tant qu'acteur extraterritorial (hors France ou hors Europe), il est important de se positionner sur les niveaux de sensibilité qui sont appropriés par rapport aux demandes des gouvernements.
Lorsque le niveau de sensibilité des données est moindre, il est nécessaire de regarder quelle est la meilleure solution, pour le département, à l'instant T, ce qui est le plus rapide à mettre en place. Vous le disiez, M. Michel Paulin, la transparence et la compétitivité sont très importantes. L'État doit avoir le choix de faire jouer la concurrence. Il ne doit pas se retrouver pieds et mains liés à un ou deux vendeurs, peut-être souverains, mais qui ne feront pas jouer la concurrence et dont les prix ne seront pas en phase avec ce que l'État peut investir et avec les réductions de coût qui seront nécessaires dans les années à venir. Comment les fournisseurs souverains permettent-ils de garantir cette compétitivité des prix pour l'État, en termes d'investissement ?