J'ai un point de désaccord avec mon collègue, M. Jean-Noël de Galzain. Si 10 % à 15 % seulement des entreprises françaises passent par des solutions souveraines, alors que les 85 % restants comptent des entreprises nationales et de défense, ce n'est probablement pas parce que leurs dirigeants n'ont aucune fibre patriotique ni parce qu'ils n'ont l'œil rivé sur leur compte d'exploitation. C'est probablement parce que le prix des solutions françaises est exorbitant, que leurs fonctionnalités ne sont pas encore au niveau et que leur ergonomie est difficile d'accès.
Je rejoins M. Jean-Noël de Galzain sur le fait qu'il faut faire un effort massif pour augmenter les performances des entreprises dans ces domaines. Mais peut-être faut-il également augmenter de manière massive le soutien aux PME, aux PMI et aux start-up qui, dans ce domaine, n'ont peut-être pas eu toutes les chances dont tous les grands industriels français ont bénéficié.
En tout cas, avant de passer par la contrainte, qui pourrait être une directive européenne transposée en droit français, il convient de s'assurer que nous disposons de solutions de qualité suffisante, et que ces lois ne nous feront pas faire un saut en arrière et perdre un avantage technologique que nous pourrions avoir avec une solution étrangère.
Je suis comme nous tous extrêmement soucieux de l'intérêt national et parfaitement conscient des atteintes à notre souveraineté, inhérentes à l'utilisation de ces solutions étrangères. Mais attention à ne pas nous bercer d'illusions. Si le client ne retient pas de solution souveraine et nationale à 85 %, y compris quand il est public ou de défense, ce n'est pas parce qu'il est idiot ou antipatriotique, mais probablement parce qu'il n'y a pas sur étagère de solution concurrentielle dans ce domaine.
M. Jean-Noël de Galzain, sommes-nous en désaccord ?