Intervention de Pr Marc Cuggia

Réunion du jeudi 18 février 2021 à 12h00
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Pr Marc Cuggia, professeur des universités, praticien hospitalier au centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes :

J'ai été l'un des trois copilotes de la mission de préfiguration du Health Data Hub. La mission de préfiguration visait à mettre à disposition un ensemble de solutions techniques pour permettre le traitement des données de façon sécurisée et pour garantir une souveraineté nationale ou européenne sur ces sujets. La lettre de mission confiée par Mme la ministre mentionnait clairement ces éléments.

Les solutions, qu'elles soient complètement indoor ou cloud, peuvent être utilisées. Je n'ai pas réellement compris pourquoi l'on a fait le choix d'utiliser des technologies qui ne sont pas portées par des acteurs français ou européens, si l'on souhaitait mettre en place une solution souveraine. Cela est paradoxal.

Nous avions exploré un certain nombre de pistes lors de la mission de préfiguration. La structure TeraLab est une initiative très intéressante, qui a été développée pour mettre en place des traitements big data pour accompagner différents projets. Elle aurait pu constituer une bonne solution, au moins transitoire, pour tester et organiser le déploiement et l'usage du Health Data Hub.

Ceci étant dit, les choix opérés étaient sans doute justifiés d'un point de vue technologique. L'architecture Azure est très performante sur le plan du traitement des données. Mais il est vrai que je n'ai pas très bien compris pourquoi nous n'avons pas pu examiner d'autres solutions.

Un certain nombre d'éléments de discussion ont été apportés à la suite du Cloud Act. Les acteurs américains hébergent aussi des données de santé : Microsoft est homologué hébergeur de données de santé. Dans ce cas, ces données sont nominatives et orientées sur le soin.

Des solutions viables, indoor ou sous cloud, existaient et elles auraient pu être explorées, au moins le temps d'une phase projet et de montée en charge. Il y a également une volonté de réversibilité de ces choix, c'est-à-dire une volonté d'utiliser un environnement plus souverain. À partir du moment où les données sont sécurisées, nous n'avons pas de raison de ne pas contribuer à cet effort national par le projet HUGO-Share, car le Health Data Hub est un formidable projet.

Les auditions conduites dans le cadre de la mission de préfiguration nous ont montré que l'écosystème était très enthousiaste à l'idée de mettre en place un projet qui l'aide à développer des innovations. Il faut désormais probablement réfléchir à la façon d'y arriver, repenser ces choix et coconstruire. La mission de préfiguration avait insisté sur le fait que l'ensemble des acteurs devait être impliqués dans la coconstruction de ce hub national. Le Ouest Data Hub a appliqué cette stratégie pour se structurer et s'organiser : le hub doit être au service de l'écosystème. Il convient donc d'orienter la feuille de route du Health Data Hub pour nous aider à développer ces logiques territoriales.

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