Si l'histoire de l'informatisation de l'hôpital est ancienne, l'informatisation du dossier médical est, en revanche, relativement récente. Dès lors que nous numérisions les données du dossier médical, nous avons souhaité les utiliser à des fins de recherche et d'innovation.
Au départ, un prototype qui nous permettait de croiser ces données en format papier avait été développé. La vague de la santé numérique a complètement transformé le secteur : nous avons désormais à notre disposition des capacités de stockage et des méthodes qui nous permettent de répondre à des questions médicales.
Un prototype avait donc été développé par mon équipe à Rennes. À Brest, une équipe avait, elle, déjà pensé la création d'un centre de données cliniques. Nous avons développé un projet commun et nous avons déployé ces centres de données cliniques. Nous étions, dès le départ, convaincus que nous devions le faire de manière groupée. Nous ne pouvions pas dégager d'axes d'innovation isolément. La création des centres de données cliniques nous a donc amenés à nous interroger sur des projets multicentriques et des moyens communs. La plateforme actuelle est ainsi le fruit d'un travail de coopération existant depuis très longtemps.
Nous sommes confrontés à des problématiques très complexes de qualité de données. En France, notre système de données de santé est extrêmement fractionné ; aucun système d'information ne ressemble à un autre. L'enjeu de collecter les données et de les harmoniser est essentiel, et implique tout un panel d'acteurs. Cela implique des actions tout au long de la chaîne de production de données et d'expertise. C'est tout l'enjeu des centres de données cliniques.