Intervention de Pr Marc Cuggia

Réunion du jeudi 18 février 2021 à 12h00
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Pr Marc Cuggia, professeur des universités, praticien hospitalier au centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes :

Je répondrai à votre question, s'agissant de la valorisation de la recherche. L'exploitation des données massives dans le champ de la santé est un sujet de compétition internationale. Nos centres sont encore beaucoup trop peu dotés, en termes de matériels et de chercheurs, pour pouvoir s'intégrer dans cette compétition, qui se développera de manière très forte dans les prochaines années. Des centres aux États-Unis sont, par exemple, composés de 75 enseignants-chercheurs permanents. L'Allemagne a fait le choix de mailler l'ensemble de son territoire avec des centres de données : leur stratégie a été de doter les établissements de data information centers. 120 millions d'euros ont donc été investis sur tout le territoire pour constituer des centres de données cliniques, créer des postes de permanents hospitalo-universitaires, embaucher des data scientists. Je pense que l'infrastructure ne fera pas l'innovation. L'enjeu principal réside dans le potentiel humain de formation et d'interdisciplinarité sur le terrain. C'est cela qui nous permettra d'avoir collectivement une chance de développer une souveraineté sur les enjeux de numérique en santé. L'écosystème des établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST), des start-up, des industriels est extrêmement important.

En termes d'attractivité, nous constatons de plus en plus de sollicitations d'acteurs qui souhaiteraient développer ou codévelopper avec nous des projets sur les données. Cela suppose de monter en charge et de construire notre capacité à accompagner ces acteurs. L'enjeu est pour nous très important de pouvoir répondre à cette dynamique. Nous essayons de mettre cela en œuvre avec le Ouest Data Hub, grâce à une gouvernance qui se veut transparente. Nous avons une volonté collective de réussir et d'innover. Mais il ne s'agit pas d'être dans une logique purement financière : en tant que chercheur, ce qui m'intéresse est que le contenu de nos recherches serve avant tout au patient. Cela est notre mission première. Nous ne nous interdisons pas de travailler avec des industriels, mais l'enjeu est de faire grossir ces centres de données cliniques et cette expertise sur le territoire.

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