Madame la ministre, vous voyez bien, par l'argumentaire que vous employez, que la question sociale n'est pas un à-côté de la question universitaire, de la pédagogie et de la réussite. La mission de service public de l'enseignement supérieur est d'accueillir toutes et tous dans les études qu'ils ont choisies librement. Il fut effectivement une époque où le taux d'étudiants boursiers était extrêmement élevé dans certaines universités, et très faible dans d'autres.
Nous avons proposé l'allocation d'autonomie – car nous avons des propositions, n'en déplaise à M. le rapporteur qui disait hier à quelques collègues que nous ne savions faire que des amendements de suppression. C'est évidemment faux : sur les vingt amendements que nous avons déposés, seuls trois visent à supprimer un article, mais ceci est peut-être un détail. Je veux rappeler que les conditions sociales déterminent énormément de choses.
Vous ne pouvez pas, madame la ministre, commencer un argumentaire comme celui-ci et ne pas le dérouler jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à convenir qu'il faut renforcer largement le service public des oeuvres universitaires et scolaires et offrir des conditions de logement et de restauration qui soient, dans tous le pays, tout à fait décentes. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, et votre projet de loi ne prévoit pas un tel renforcement.
Que vous fassiez un enjeu, dans le cadre de votre sélection, d'un nombre minimal de boursiers dans chaque établissement d'enseignement supérieur, soit, mais il faut aller jusqu'au bout du raisonnement et prendre en charge la vie étudiante dans sa globalité, sans parler de la question du salariat étudiant, qui n'est absolument pas non plus abordée dans le texte.