Le risque est toujours présent. Néanmoins, ma réponse comporte une part de spéculation. Il est toujours extrêmement délicat de se positionner. Lors de la dernière décennie, et notamment sous la présidence de Barack Obama, l'alliance avec les partenaires traditionnels des États-Unis était de rigueur. Pourtant, c'est bien à ce moment qu'ont été votées des sanctions ciblant notamment certaines banques françaises ou certains acteurs de l'énergie, non pas en rapport avec la Chine, mais en rapport avec l'Iran. In fine, peu importe le camp politique de l'actuel président américain, puisque ce sont d'abord et avant tout les intérêts nationaux américains – tels qu'édictés par la Maison-Blanche – qui primeront. Le risque politique de sanctions demeure donc très fort et pourrait bien viser les Européens dans certains secteurs critiques. Sous la présidence de Donald Trump, différentes manœuvres et menaces de sanctions ont été brandies à l'encontre de certains acteurs européens. Ericsson a par exemple subi des sanctions en raison de liens supposés avec l'Iran, dans un contexte où les tensions avec Huawei étaient au plus fort, et où le conseil d'administration de Nokia était en plein renouvellement. Ces manœuvres géoéconomiques témoignent donc d'une utilisation sans fard et sans complexe de tous ces outils de politique étrangère. Sanctions et mesures extraterritoriales font partie de l'arsenal américain, dans une logique totalement assumée, indépendamment du parti politique dont est issu le locataire de la Maison-Blanche.