Le dilemme pour la France est de savoir si nous dépensons notre énergie en faisant confiance à une solution tierce, pour une efficacité à court terme, ou si nous faisons des efforts en interne, tout de suite, avec moins de résultats immédiats, mais en capitalisant sur le long terme. Nous pourrions énumérer le nombre de solutions technologiques pour lesquelles nous avons choisi d'investir dans nos propres solutions, avec des outils moins efficaces dans un premier temps, mais une autonomie stratégique par la suite. Plus nous attendons, plus il est potentiellement difficile de rattraper le retard. Le défi opérationnel pousse à développer des solutions.
Pour ma part, j'ai un peu plus de doutes sur la réversibilité de la solution de Palantir. Elle a l'air très efficace, mais elle impose quand même, en interne, dans les organisations, beaucoup de formations, de l'intégration. Elle ne serait donc pas immédiatement transposable.
En outre, je n'ai pas la vision complète des effectifs de Palantir en Europe, mais j'ai lu par ailleurs qu'il y avait 600 chercheurs en Angleterre et une centaine en France. J'aimerais connaître les effectifs au niveau de l'Union européenne. Je pense qu'il faudra une répartition si vous avez une ambition en Europe.
Je voudrais également modérer vos propos sur le fait que vous feriez peu d'efforts commerciaux. Je pense plutôt que vous faites des efforts gratuitement, en avant-vente, pour rencontrer des gens et leur demander leurs données pour voir ce que vous pourriez en faire. Je pense qu'avant de signer le contrat avec Airbus, Palantir a mis des ingénieurs à disposition pour faire parler les données. Avec les entreprises françaises, il y a peut-être un déficit quant à la capacité à investir de l'argent avant même de signer des contrats.
Enfin, j'aimerais votre avis sur Artemis.