Nous savons que les ingénieurs de Palantir sortent des meilleures écoles. Ils sont des Polytechniciens, des X-Télécoms. L'entreprise se gargarise d'ailleurs à juste titre d'employer des salariés de très haut niveau. Ma crainte n'est pas tant celle d'un « siphonnage » que celle de la délégation de pans entiers de ce que j'estime être un pouvoir régalien, que ce soit des fonctions de police, des politiques de santé, à ce qui reste des boîtes noires.
Les audits sont évidemment imparfaits puisque Palantir est une société qui possède, selon ma comptabilité personnelle, un peu plus de 1 000 brevets. Ils sont autant d'obstacles qui se situent entre nous et une transparence sur la manière dont fonctionne le logiciel. J'ai l'impression que nous sommes face à une situation dans laquelle nous nous habituerions à manger un plat étoilé sans en connaître la recette. Comment pourrions-nous nous prémunir contre ce risque ? Je cite de nouveau l'exemple du NYPD, la police de New York, qui s'était vu opposer la propriété intellectuelle de Palantir au moment d'accéder à l'analyse des données qu'elle avait injectées dans le logiciel. Cette situation engendre des questions d'opacité.
De mon point de vue, le débat porte donc moins sur l'aspect français/pas français, et je n'ai pas de chapelle préférentielle, que sur ce qui est traçable et ce qui est opaque.