S'agissant de l'évaluation de la sécurité, les forces de l'ordre observent au quotidien les retours du terrain. Les agents disposent en moyenne de cinq secondes pour contrôler un document. Ils n'ont donc pas le temps d'examiner les changements de couleur, le nombre d'étoiles ou encore de tourner la pièce à quatre-vingt-dix degrés. Ils ont donc besoin de quelque chose d'intuitif, que tout le monde peut comprendre et mémoriser en moins de trois secondes. Les informations concernant l'évaluation de la fraude sont ensuite remontées au niveau de l'ANTS et de l'Imprimerie nationale, lorsque des réunions sont organisées, car la conduite du projet ne comporte aucun point d'étape.
La moyenne d'âge des éléments de sécurité est supérieure à une dizaine d'années. Hormis la puce, le package proposé s'avère ainsi plus ou moins équivalent à celui du permis de conduire ou du titre de séjour européen (TSE). L'année dernière, Europol a constaté que des falsifications de ces titres ont été retrouvées dans certaines officines de faussaires démantelées en France et en Europe. Or les spécialistes du ministère de l'Intérieur et les experts de l'Imprimerie nationale se sont aperçus que les mêmes techniques étaient employées pour le document d'identité nationale. Il semble donc surprenant que des combinaisons d'éléments de sécurité figurant sur des titres dits secondaires se retrouvent sur notre document régalien, qui se doit d'être le plus sécurisé de tous.