Intervention de Valérie Péneau

Réunion du jeudi 1er avril 2021 à 11h00
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Valérie Péneau, inspectrice générale de l'administration, directrice du programme interministériel France Identité numérique (FIN) :

Sur la partie relative aux systèmes d'information, nous avons lancé un appel d'offres. L'offre française s'avère de qualité sur les différents lots que nous avons publiés.

La future carte d'identité sera dotée d'une puce embarquant une application d'identité numérique. Nous avons travaillé avec les industriels français pour définir les spécificités de cette puce. L'enjeu était de déterminer collectivement la technologie pouvant se retrouver de la façon la plus interopérable possible sur le marché déjà existant. Nous devions également réfléchir aux éléments qui pourraient évoluer de la façon la plus pertinente. Pour respecter le délai de deux ans, une première cible a alors été définie. Celle-ci est actuellement mise en place dans la carte.

Dans le contrat de filière signé en janvier 2020, nous travaillons avec les industriels français à la définition de la cible de la « puce V2 » de la future CNIe. Nous projetons ainsi de définir les spécifications avant la fin de l'année, avant de passer à la mise en œuvre technique, puis à la qualification par l'ANSSI. Au final, l'objectif est de sortir la deuxième génération de la CNIe d'ici 2024.

La future application d'identité numérique intégrée pratiquera nativement la divulgation sélective d'attributs, alors que cette dernière nécessite pour l'instant d'être opérée séparément. L'application pourrait également traiter la question des pseudonymes. Tous ces sujets font l'objet d'un travail partenarial avec les industriels français. Nous souhaitons en effet que l'identité numérique régalienne repose sur des technologies françaises. Les industriels ont par ailleurs vocation à porter à l'étranger ces technologies et approches nationales.

Le recrutement s'avère effectivement compliqué, d'autant que l'identité numérique requiert des compétences extrêmement pointues, dont le marché n'abonde pas. J'ai toutefois la chance de disposer d'une équipe de grande qualité, qui s'est constituée au fur et à mesure. Celle-ci se compose à la fois de fonctionnaires et de contractuels, que l'agence nous a aidés à recruter. Les membres de mon équipe restent quant à eux en poste par passion pour le projet, car il est vrai qu'assez peu d'entre eux ont déjà eu l'occasion de travailler sur une future application grand public touchant à l'identité et au régalien. Ces personnes sont donc passionnées par le projet et ne nous restent pas fidèles pour des questions de rémunération.

Le référentiel ne semble plus du tout à la hauteur des enjeux ni de nos besoins. Ainsi, si nous souhaitons conserver une capacité de pilotage et de maîtrise des prestataires, nous devons disposer des compétences adéquates, ce qui représente un combat quotidien.

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