Dans ce débat, je me dois de tenir la place qui me revient. Toutefois, s'il me faut formuler un avis en tant que citoyen, je reconnaîtrai que les acteurs européens pâtissent vraisemblablement d'un problème de vision stratégique. Vous l'avez sûrement constaté dans le cours des travaux que vous menez à l'Assemblée nationale au sujet de l'Internet par satellite : jusqu'à une époque récente, la puissance publique ne croyait pas en la pertinence de ce mode de connexion. Elle en rejetait l'idée. Toute l'attention se reportait sur la fibre optique.
Or, la nécessité du recours aux nouvelles constellations de satellites, de leur lancement, naît du constat que les opérateurs terrestres ne sauront satisfaire l'ensemble des besoins de connexion des populations. En la matière, les États-Unis ont apporté la preuve de leur pragmatisme. À partir de leur constat du caractère indispensable des satellites pour couvrir les zones rurales, ils mettent en branle l'ensemble de la chaîne de valeur, de la fabrication de ces satellites à leurs lanceurs. Par leurs institutions, par le programme Rural Digital Opportunity Fund (RDOF), ils y apportent les financements adéquats.