Sur votre première question, je rappellerai que l'Imprimerie nationale aurait été en mesure de produire une carte en polycarbonate dès 2012. Tel en était le projet. Des cartes de ce type existent donc depuis longtemps.
Pour autant, le fait que la nouvelle carte d'identité utilise le même matériau que des titres sortis dix ou quinze ans plus tôt revient-il à dire qu'elle présente des sécurités en tous points identiques aux leurs ? Je le répète : la réponse est négative. Je vous la donne en ma qualité d'expert industriel de l'identité. À l'Imprimerie nationale, nous travaillons pour plus d'une trentaine d'États à travers le monde, nous produisons régulièrement des titres d'identité modernes qui s'appuient sur les dernières innovations.
La CNIe française ne s'écarte pas de cette exigence. Elle comprend par exemple un dispositif holographique tout à fait original qui, composé de nanomatériaux, se distingue de l'habituel hologramme.
Au surplus, je n'affirme pas seul que la CNIe correspond à l'état de l'art en matière de sécurité. Pensez-vous que les forces de l'ordre françaises et l'ANTS, qui en ont supervisé le projet, en auraient validé la réalisation s'il en allait autrement et si elles avaient constaté que la carte ne répondait ni à leurs besoins ni à leurs prescriptions ? Je répète ici que l'Imprimerie nationale leur a soumis une architecture de sécurité destinée soit à prévenir les tentatives de fraude, soit à atteindre des objectifs de contrôle de sécurité sur le titre. La décision finale de valider cette architecture ne lui revenait pas.