Intervention de Jérôme Notin

Réunion du jeudi 8 avril 2021 à 9h30
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Jérôme Notin, directeur général du groupement d'intérêt public Action contre la Cybermalveillance (GIP ACYMA) :

Je les crois en mesure, par le biais de l'ANSSI, de saisir les experts les mieux à même de les seconder. Ils disposent en outre du meilleur policier de France en matière de rançongiciel, en sa qualité d'assistant technique du parquet.

En revanche, les outils juridiques pourraient être améliorés. Nous cherchons à créer un groupe de travail réunissant des représentants des ministères de la Justice et de l'Intérieur, des opérateurs, des associations de victimes et des fédérations professionnelles, pour traiter de l'hameçonnage. Nous estimons les tentatives d'hameçonnage insuffisamment prises en compte, sans doute faute d'un outil législatif adapté, alors que cette forme de cyberdélinquance sert de point de départ à nombre d'autres attaques.

De faux sites de vente de gel et de masques ont proliféré en pleine pénurie, pendant le premier confinement. On connaît l'extraordinaire capacité d'adaptation des cybercriminels. Dès le soir du 16 mars, notre plateforme a constaté une multiplication par cinq des tentatives d'hameçonnage, dénoncées par des victimes cherchant auprès de nous de l'aide. Nous avons formé à leur répression la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui ne pouvait hélas que couper l'accès à ces plateformes frauduleuses. Dix nouvelles autres les remplaçaient aussitôt. La justice ne s'est pas saisie de ces affaires, faute d'un outil législatif permettant d'identifier les coupables. La loi a évolué depuis. Mais cette absence d'une législation adaptée pose un réel problème aux collectivités territoriales et aux entreprises victimes de tentatives de récupération des mots de passe en vue d'installer un rançongiciel qui bloquera leur activité. Empêcher les cybercriminels de récupérer des données, personnelles, professionnelles ou institutionnelles marquerait un formidable bond en avant, en limitant considérablement leurs capacités de nuisance.

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