L'ANSSI et les ministères de l'intérieur, des finances, de la justice et des armées, à l'origine de notre dispositif, nous ont confié la mission de lancer une grande campagne de sensibilisation, sur le modèle de celle de la sécurité routière. Je ne doute pas qu'un jour, nous la mènerons à bien. Il ne nous manque que des moyens financiers, mais il suffit d'une volonté politique pour les débloquer.
Il est impératif de se rendre compte que, si le numérique apporte de nombreux bénéfices, son usage requiert par ailleurs une grande vigilance.
Depuis plusieurs mois, des « cybercrapules » appellent des particuliers, soi-disant pour les accompagner dans la création de leur compte professionnel de formation. Leur objectif est en réalité de récupérer le mot de passe associé au profil de la victime pour vider ce compte à l'aide de complices. Pour gagner la bataille, il suffirait que les Français comprennent qu'aucun organisme public ne les contactera jamais en leur demandant leur mot de passe. Le remboursement des victimes a coûté douze millions d'euros à l'État via la Caisse des dépôts et consignations (CDC). La justice s'est saisie de l'affaire, cependant il suffirait d'investir un peu pour éviter d'entrer dans des frais de cet ordre.
Dans le même esprit, depuis des années, la fraude à la réparation informatique coûte des millions d'euros tous les mois aux Français qui croient leur ordinateur infecté par un virus, parce que s'ouvre à l'écran une fenêtre les orientant en réalité vers un centre d'appels vendant de faux antivirus. Je suis convaincu que chaque euro investi dans des actions de sensibilisation en rapporterait à terme plusieurs dizaines.