Intervention de Jérôme Notin

Réunion du jeudi 8 avril 2021 à 9h30
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Jérôme Notin, directeur général du groupement d'intérêt public Action contre la Cybermalveillance (GIP ACYMA) :

J'y vois avant tout une opportunité extraordinaire. Sur le papier au moins, il m'apparaît comme un dispositif fabuleux. Réunir en un même lieu les acteurs industriels, universitaires, étatiques, les start-up et les investisseurs, permettrait à la France de réaliser, en matière de cybersécurité, les formidables progrès dont elle a besoin.

Cela étant, il faut, pour que ce campus réussisse, que tout le monde joue le jeu, ce qui ne s'annonce pas simple. Michel Van Den Berghe, qui porte le projet, parvient aujourd'hui, ce dont je me réjouis d'ailleurs, à faire passer à de grands groupes industriels concurrents le message qu'ils travailleront ensemble à des projets communs.

De grands groupes industriels du secteur de la défense mettent pour l'heure au point, indépendamment les uns des autres, des dispositifs de sécurité spécifiques destinés à renforcer un système d'exploitation commun. S'ils mutualisaient leurs ressources en personnel, en s'adjoignant le concours d'un universitaire, autrement dit s'ils œuvraient de concert, ils gagneraient en efficacité. Or tel est l'objectif du campus.

Notre GIP aura la chance de rejoindre ce campus. Notre observatoire de la menace se construira en son sein. Si j'ai pleine confiance en ce projet, je doute quand même un peu de la capacité des industriels à travailler ensemble. L'ANSSI sera heureusement très présente. Il faudra peut-être plus de temps qu'on ne l'imagine aujourd'hui à ce cyber campus pour porter ses fruits.

Je vous livrerai mon avis personnel sur ses déclinaisons régionales. Il existe déjà de remarquables initiatives à Saint-Quentin-en-Yvelines, dans le Nord et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Des déclinaisons régionales du campus réalisant un maillage du territoire permettraient de franchir une étape cruciale.

Nous répétons depuis tout à l'heure que les principales victimes de la cybermalveillance ne sont autres que les PME et les collectivités territoriales, par nature ancrées dans les territoires. Disposer dans le tissu économique local de structures en mesure de déployer des technologies cyber adaptées nous donnera les moyens de réaliser en cinq ans des progrès tels que 2021 nous apparaîtra, avec le recul, comme une période moyenâgeuse en matière de cybersécurité.

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