Le besoin se manifeste aujourd'hui d'une sécurité opérationnelle. Une grande diversité de cultures cyber coexistent dans le monde. Les Anglo-saxons n'optent pas pour la même approche que les Latins, sans parler de ceux qui pratiquent la politique de l'autruche. Les solutions de cybersécurité ont été pour l'heure empilées en couches successives. La loi du net oblige ses acteurs à rester en permanence opérationnels. Chaque jour en apporte la preuve. La crise sanitaire a incité à la rationalisation des coûts mais aussi à l'équipement en outils opérationnels.
Certains pays européens semblent mieux à même de gérer les risques, du fait de leur culture. Je songe aux pays nordiques ayant historiquement intégré le concept de développement agile. L'activité de notre plateforme enregistre d'ailleurs une forte croissance dans ces pays. D'autres nations semblent plus figées dans leur attitude et plus lentes à évoluer. En 2021, tout le monde a compris qu'il fallait démystifier la cybersécurité et prôner dans ce domaine une cohésion nécessaire, qui passera forcément par une multiplicité d'acteurs. Les relations entre secteurs public et privé jouent un rôle majeur en générant de l'innovation et en permettant de former du personnel qualifié. Il en résulte un cercle vertueux. Par ailleurs, certains pays accélèrent leur développement en matière de cybersécurité plus que d'autres, malgré leur retard initial. Tout dépend aussi des acteurs sur lesquels chaque pays peut s'appuyer sur son territoire.
Aujourd'hui, la géopolitique, loin de se limiter aux acteurs traditionnels du champ, implique plus que jamais les entreprises, qui en transposent les tendances. Plus il existe de sociétés innovantes, plus celles-ci jouent un rôle moteur d'innovation globale, en matière notamment d'utilisation des outils cyber à l'échelle mondiale. Nous pouvons aujourd'hui nous appuyer en Europe sur les pays nordiques et sur des acteurs compétents et passionnés.
La diversité des acteurs publics et privés impliqués dans le projet de campus cyber assurera sa force. Cette diversité a déjà démontré son efficacité dans d'autres pays. Certes, la prise de conscience en matière de cybersécurité s'accélère, pour autant, il ne faut pas emprisonner la commande publique dans des outils dépassés constituant un frein technologique pour les États tenus de se numériser rapidement. La tendance est aujourd'hui à l'ouverture croissante des systèmes d'information et des données dans un souci de transparence et de confiance. Il faut, pour y parvenir, des outils adaptés, des entreprises adéquates, une stratégie globale cohérente avec les valeurs européennes et une volonté de transformer un monde où le commerce se développe parfois en dépit du bon sens.
Chacun de nous est un client de ces grandes entreprises du numérique. En tant que tels, nous avons le pouvoir de les amener à fléchir, du moins celles qui n'appliquent pas les valeurs qui nous tiennent à cœur ou ne créent pas un cercle vertueux pour l'évolution de la société.