Intervention de Michel Van Den Berghe

Réunion du mardi 13 avril 2021 à 10h00
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Michel Van Den Berghe :

Vous avez tout à fait raison. La cybersécurité souffre d'un problème d'image. Nous avons une image anxiogène. Tous les reportages télévisés présentent des spécialistes de la cybersécurité avec des capuches devant leurs écrans, ne parlant à personne. Or, ce n'est pas du tout notre métier.

Lorsque nous intervenons sur des crises sensibles (celles des hôpitaux, celle de Pierre Fabre, etc.), nous sommes confrontés à une première étape de stupéfaction et de panique, les victimes pensant jusqu'à ce qu'elles soient atteintes qu'elles n'étaient pas ciblées. Nous aidons très souvent à calmer, à structurer la réponse et à éviter la propagation de l'attaque. Lorsque les pompiers interviennent sur un incendie, ils n'envoient pas de l'eau partout, mais coupent l'électricité, le gaz, s'assurent qu'il n'y a plus personne dans les locaux, etc. Dans une crise cyber, le réflexe est exactement le même. Dans une deuxième phase, nous essayons de faire fonctionner les systèmes du mieux que nous pouvons. La troisième phase est celle de la reconstruction.

Nous devons changer l'image des personnes de la cybersécurité, donner du sens à notre métier. Je pense qu'un jeune sur dix mille en terminale indiquerait vouloir travailler dans le domaine de la cybersécurité si on lui posait la question. Nous avons besoin de communicants, de personnes capables d'aider à reconstruire des systèmes d'information, de spécialistes du chiffrement de données, etc. Il existe de nombreux autres métiers que ceux de pentester ou de hacker éthique, que l'on cite très souvent. Nous devons changer l'image du métier de la cybersécurité. Nos grands dirigeants eux-mêmes, lorsqu'ils ont l'occasion de communiquer sur le numérique, préfèrent parler du quantique que de cybersécurité, car ils estiment que cela est moins anxiogène. Or, notre métier n'est pas anxiogène. Nous sommes les Casques bleus du numérique : nous devons protéger un territoire, protéger des personnes. Notre métier a beaucoup de sens, et nous devons le valoriser pour créer des vocations. Les formations existent, mais ne sont pas remplies ; nous devons faire venir les jeunes vers ces métiers de la cybersécurité, en changeant son image qui est aujourd'hui trop anxiogène.

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