Nous assistons à un basculement très rapide des utilisations vers le mobile. Les smartphones sont aujourd'hui utilisés pour toute notre vie numérique, que ce soit pour les activités professionnelles ou personnelles. De plus en plus d'attaques visent spécifiquement les mobiles, déployées par des cybercriminels classiques ou par des États – les cyberarmes ciblant ainsi de plus en plus les mobiles.
Les enjeux sont probablement différents pour les objets connectés, qui sont produits par des entreprises qui ne sont pas spécialisées dans le numérique – qu'il s'agisse de dispositifs médicaux connectés, des imprimantes, des systèmes de ventilation, qui constituent autant de portes d'entrée pour ces cybercriminels. Beaucoup d'intrusions informatiques ont eu lieu ces dernières années à cause de portes qui n'étaient pas fermées.
Il convient pour y faire face de développer des certifications pour tous ces appareils. L'agence de l'Union européenne pour la cybersécurité (ENISA) travaille activement à l'élaboration d'un certain nombre de certifications, notamment pour les objets connectés. Cela nous semble une piste importante : il est nécessaire d'harmoniser l'approche européenne sur le sujet. L'ANSSI effectue d'excellentes qualifications et certifications, mais il est particulièrement important, surtout pour des acteurs internationaux comme nous, de mettre en œuvre une certaine harmonisation
Le deuxième enjeu est la sensibilisation. Les utilisateurs pensent encore très peu à sécuriser leurs objets connectés. De nombreuses solutions existent pourtant, notamment des solutions gratuites : nous essayons d'insister sur ce point. De très nombreux antivirus pour mobile fonctionnent très bien, détectent les mêmes attaques que sur les ordinateurs, et ont souvent des versions gratuites. De même, les gestionnaires de mots de passe changent la vie, permettent de créer des mots de passe beaucoup plus sécurisés et font gagner beaucoup de temps. Le fait de sensibiliser les entreprises et le grand public permettra d'atteindre très rapidement les objectifs, et de renforcer l'hygiène numérique au niveau national.