Nous avons établi le constat, partagé par M. le député Jean-Michel Mis, d'une excessive fragmentation de l'écosystème de la blockchain. Ses usages actuels dépassent largement celui des cryptoactifs, sa première application historique.
Nous avons opté pour une approche plurisectorielle, puisque chaque secteur d'activité dispose de sa propre réglementation et que l'usage de la blockchain varie considérablement de l'un à l'autre. Ceci explique que notre fédération accueille des sociétés œuvrant dans des domaines aussi différents que ceux d'EDF, Suez ou Orange. Le meilleur moyen de favoriser l'utilisation et le développement de la blockchain reste encore de respecter les spécificités de chaque branche pour amener leurs acteurs à saisir en quoi cette technologie peut faciliter l'extension de leurs activités en les aidant à créer des produits et des services à même de leur en apporter les bénéfices.
Il n'existe à ce jour aucune formation certifiante, reconnue par l'État, qui atteste une expertise en matière de technologie blockchain. La Commission européenne a partagé ce constat. Elle a d'ailleurs commandé, par l'intermédiaire d'un consortium baptisé le projet CHAISE, auquel je participe en tant que directeur général de ma société Crypto4All, une étude visant à définir les besoins des acteurs de l'écosystème de la blockchain pour proposer des formations qui y répondent. L'étude menée par notre fédération, achevée en octobre dernier, a montré que près de 65 % des entreprises souhaitent recruter à court terme des experts des blockchains, aussi bien développeurs ou architectes que commerciaux ou analystes.
Il faut donc qu'évoluent les offres de formation des écoles de commerce et des universités afin que ces entreprises disposent d'une main-d'œuvre maîtrisant la technologie blockchain. Celle-ci ne survivra qu'à la condition que des individus continuent à l'utiliser, la comprendre et la commercialiser. Notre fédération associe les universitaires aux entrepreneurs en vue de la conception d'une offre de formation en adéquation avec les besoins du marché.