L'école est un bon exemple d'une institution lourde, qui a « subi » le numérique du fait, d'une part, de son impréparation, et, d'autre part, d'une opportunité non saisie de repenser le projet pédagogique. Je n'ai pas connaissance d'un débat autour du protocole pédagogique, alors même qu'injecter le numérique de cette manière aurait présenté des vertus éducatives, mais également celle de permettre la réappropriation de la technologie, que je mentionnais plus tôt. L'une des dernières enquêtes PISA montre que la France est l'un des pays ayant le plus faible taux de mobilité sociale par le biais de l'éducation. Je considère vraiment dommageable que nous n'ayons pas mené d'action en vue de repenser la dimension pédagogique.
En résumé, la crise du Covid-19 n'a fait qu'exacerber les disparités sociales, puisque selon les foyers il était, ou non, possible de s'isoler chez soi ou d'accéder aux supports et plateformes adéquats. L'analyse post-crise pourrait être sévère à ce titre, et elle souligne une difficulté à prendre du recul et à considérer le numérique autrement que comme un outil strictement technique.