Le système scolaire français recueille en effet de nombreuses critiques, mais je ne souhaite pas ajouter de commentaire à ce sujet, même si d'autres pays ont su mieux tirer parti de la crise de ce point de vue.
Le CNNUM, par son groupe de travail portant sur le savoir, introduit l'idée de la complémentarité entre l'enseignement physique dit classique, et l'utilisation des outils numériques. Nous avons récemment interviewé Mme Daphné Bavelier, neuroscientifique, qui étudie l'influence des jeux vidéo. Elle met en avant le fait que les jeux vidéo ou certains supports peuvent permettre un renouveau du plaisir d'apprendre pour certains élèves ne pouvant plus être ramenés au système scolaire classique. De même, l'outil digital pourrait être utilisé face à la dyslexie et aux troubles de l'attention.
Je rejoins M. Gilles Babinet sur le fait que, tant que les enseignants n'auront pas également fait un « pas de côté » dans leur cheminement à propos des outils numériques, et qu'ils n'auront pas abandonné une vision manichéenne pour une approche rationnelle du numérique, le débat demeurera stérile. Nous maintenons qu'il faut jouer de cette complémentarité entre les deux modèles d'éducation.
D'ailleurs, l'un des membres du CNNUM, M. Alexandre Lacroix, philosophe et directeur de la revue Philosophie magazine, évoquait avec nous la nécessité de faire jouer la pensée complexe, prenant en compte les oppositions comme le yin et le yang, le blanc et le noir. Il convient de dépasser le bien et le mal vis-à-vis de l'usage du numérique et de se pencher sur l'usage que chacun en fait.