Pour ma part, je lie les sujets de la souveraineté et de la durabilité. La souveraineté tient dans notre désir de faire survivre des valeurs, qu'à certains égards il faudrait encore définir. Un parallèle peut être effectué avec une entreprise qui, par les décisions qu'elle prend, cherche à faire perdurer ses valeurs managériales, éthiques et, de manière générale, ses codes.
Il semble évident qu'un acteur économique qui sous-traite une partie de ses activités vitales à d'autres entreprises ou entités étatiques se place dans une situation de dépendance vis-à-vis de ces dernières. Je considère que la souveraineté relève de la limite en-dessous de laquelle un acteur ne confie pas à d'autres les éléments vitaux qui le caractérise. Or, désormais, le numérique et la donnée sont devenus des éléments vitaux du corps social que nous formons. Dans le domaine bancaire, nous avons pour habitude de conseiller de diversifier les placements et de même, un acteur du numérique doit diversifier les entreprises ou entités étatiques auxquelles il confie ses éléments vitaux.
Le paramètre qui me semble fondamental est de conserver la capacité, l'intelligence et la compréhension des systèmes que nous utilisons, pour préserver la possibilité de fabriquer nous-mêmes par la suite. Si nous perdions cette faculté de compréhension, nous nous exposerions aux caprices d'entités ne partageant pas nos valeurs et nos façons de penser.
En conclusion, la souveraineté est un terme dépassant la matière économique, qui doit être combiné avec la durabilité et la survie de nos valeurs.