Bien qu'ayant voyagé dans de nombreux pays d'Europe par le passé, je ne les connais pas tous. Pour autant, je sais que l'Allemagne s'appuie beaucoup sur la science dans ses prises de décision, portant la participation du corps scientifique aux institutions administratives et politique à un degré bien supérieur à celui qui est le nôtre en France. D'ailleurs, la chancelière, Mme Angela Merkel, est elle-même une scientifique et le rappelle régulièrement. Aussi, la crise sanitaire a illustré cet état de fait en Allemagne, où l'institut Robert Koch a fréquemment été associé aux décisions prises.
En Suisse, je connais l'excellence du domaine universitaire et son importante capacité à nourrir le débat public. De ce que je sais, la Pologne ou l'Autriche sont également dans la ligne de l'Allemagne et de la Suisse pour cette manière de procéder, incluant le monde des sciences.
La France, qui possède pourtant une grande culture et une grande histoire scientifiques, est en train de décrocher. Je ne peux pas utiliser un autre terme, car telle est la réalité des indicateurs. Des conséquences apparaissent sur le plan de la compétitivité, la qualité de la pensée et du débat. Une nouvelle fois, je considère qu'il faut replacer le travail scientifique et la recherche académique au centre du débat public.