C'est effectivement le risque de rigidité qui pose problème dans la fixation d'un minimum de 30 %.
J'aimerais partager quelques informations avec la représentation nationale. Tout d'abord, concernant les BTS, une expérimentation est en cours, qui a été acceptée par vingt-trois académies sur trente et qui tend à permettre, sur avis du conseil de classe, l'admission d'un bien plus grand nombre de bacheliers professionnels. Ces bacheliers réussissent dans ces classes, où ils sont bien plus de 30 %. Il s'agit d'une dynamique que nous devons accompagner ; si le taux de 30 % est fixé dans la loi, certains pourront toujours se contenter de ce quota, ce qui n'est vraiment pas l'objectif poursuivi.
Quant au passage par les IUT pour rejoindre des filières à bac plus cinq, c'est un sujet que j'ai abordé avec les présidents d'université et les directeurs d'IUT : nous allons travailler – ils y sont les uns et les autres favorables – en vue de permettre aux IUT de délivrer des diplômes de licence plutôt que des diplômes bac plus deux, sous la forme d'une licence professionnelle, c'est-à-dire moyennant l'obligation de respecter un taux d'insertion sous peine de perdre cette appellation.
Voilà deux sujets sur lesquels le Gouvernement a déjà commencé à se pencher, à la fois pour éviter qu'un bachelier professionnel ou technologique s'interdise d'aller vers une filière générale – nous l'accompagnerons donc afin qu'il y réussisse – et pour permettre à la très grande majorité de ces bacheliers, qui veulent aller en BTS et IUT, d'y être accueillis et à ces filières de jouer à nouveau pleinement leur rôle dans l'insertion professionnelle après une formation courte – en autorisant évidemment des passerelles et des poursuites d'études, mais certainement pas pour plus de 80 % des titulaires d'un DUT comme on l'observe actuellement.