Même s'ils prêtent à sourire, vous soulevez là une question tout à fait sérieuse. Ceux qui se rappellent les grands débats avec les représentants de Microsoft à la fin des années 1990 et au début des années 2000 peuvent se réjouir d'un tel revirement.
Microsoft a changé de position en devenant indubitablement un contributeur notable à l'open source et un grand utilisateur de logiciels libres. Microsoft a intégré à sa stratégie de nombreux aspects du développement collaboratif propre au logiciel libre. La société finance même des manifestations de promotion du logiciel libre.
Google aussi se compte parmi les grands producteurs de logiciels libres. Un certain nombre de technologies utilisées dans le cloud dérivent d'innovations ayant vu le jour au sein de Google.
Néanmoins, nous ne saurions considérer Microsoft comme une société méritant une place de choix dans une politique de cloud souverain. Google ou Microsoft, quoique les plus engagés en faveur du logiciel libre parmi les géants américains du numérique, ont trouvé le moyen de déplacer le contrôle hors du code source. Dans le cloud, il est tout à fait possible de rendre les utilisateurs prisonniers d'un écosystème, tant au niveau des infrastructures que des plateformes, tout en diffusant par ailleurs du code source.
Notre filière ne s'oppose plus de manière frontale à Microsoft. Nous sommes nombreux à accepter les contributions de cette société au logiciel libre. Toutefois, les clouds de Google, de Microsoft ou d'Amazon nous semblent poser de nombreux problèmes, autant à notre propre écosystème que du point de vue de la souveraineté numérique européenne.