Effectivement, nous avons eu une discussion très intéressante avec la ministre, Mme Amélie de Montchalin, et j'ai été très heureux de voir tout ce que nous avons en commun. Par exemple, 99 % de tous nos services publics sont en ligne, tandis qu'en France, 87 % le sont : en particulier, 250 services publics utilisés très fréquemment sont déjà en ligne.
Nous partageons la même manière d'appréhender la question et de traiter les services existants. Nous devons cependant encore nous améliorer sur ce point en Estonie : nous devons en effet refaçonner un certain nombre d'anciens systèmes puisque, le temps passant, ces systèmes ont fini par vieillir depuis vingt ans. En outre, nous souhaitons investir davantage dans l'aspect opérationnel et non simplement dans le développement. Nous devons faire en sorte que les services existants soient faciles à utiliser et fonctionnent bien.
La cybersécurité représente une question très importante. Nos services publics sont maintenant basés sur l'Intelligence artificielle et la reconnaissance vocale. Par exemple, les citoyens reçoivent des messages pour les avertir que leur permis de conduire a expiré ou qu'ils doivent renouveler certaines demandes. Votre système de déclaration d'impôts préremplie ressemble à ce que nous faisons en Estonie. Nous devons maintenant faire en sorte que les services publics soient plus faciles à utiliser pour les citoyens, faute de quoi ils se plaignent, sont découragés et n'ont pas envie d'utiliser ces services.
L'interopérabilité des données est essentielle, en particulier le fait que les bases de données du Gouvernement soient partagées. Même si une donnée ne se trouve pas dans telle base, les citoyens doivent pouvoir l'obtenir grâce aux liens entre les différentes bases de données.
Nous devons également passer à une économie en temps réel grâce à l'Intelligence artificielle, ce qui pourrait nous permettre d'économiser 200 millions d'euros par an, soit 14 millions d'heures travaillées pour une population de 1,3 million de personnes.
Il nous reste donc encore beaucoup à accomplir pour que ces services soient vraiment réactifs et que l'Intelligence artificielle réalise un certain nombre de tâches que les citoyens n'auront alors plus à effectuer.